this post was submitted on 28 Jun 2025
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Gauchiasses
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Édit :
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Las d’être uniquement un « agent d’influence de la gauche en France », comme il se décrit lui-même en évoquant son parcours, François Ruffin veut maintenant passer au Service action, après une (trop ?) longue préparation ces deux dernières années. Après une carrière de journaliste dans laquelle il a fait journal, films et bouquins, puis quelques années en tant qu’électron libre au sein de La France insoumise – jusqu’à la scission avec Jean-Luc Mélenchon –, le voilà dans le grand bain : la marche vers l’élection présidentielle. Pour ce faire, il lance son mouvement national, ce samedi 28 juin : « Debout! »Boulistes et caristes
Ce « passage à l’échelle » de Picardie Debout est fait « malgré lui », jure celui qui siège maintenant dans le groupe des écologistes à l’Assemblée nationale, une « demande » de ses militants et soutiens qui le poussent vers l’Élysée. Le projet est pourtant ambitieux, et peut-être anachronique tant il ressemble à ce qui n’existe plus dans le paysage politique actuel : un parti de masse, comme l’était le Parti communiste français à sa grande époque.
Une organisation à l'ancienne, faite de bureau stratégique, de parlement du parti et d'instance de formation des cadres. Le bientôt quinquagénaire voit grand et large : des antennes départementales sur le modèle de Picardie Debout! – « Finistère Debout!, Ariège Debout! » –, mais aussi des groupes de professions Debout! – « AVS Debout!, Soignants Debout!, Caristes Debout! » et même des loisirs, comme les « boulistes ou motards Debout! ». Ça en fait, du monde « Debout! », mais le fondateur de Fakir y croit : « Pour la primaire, il faut viser, 1,2,3 millions de personnes. En 2024, on fait le NFP parce qu’il y a une dynamique de masse, on fait l’union parce que 400 000 personnes signent une pétition qui la demande. »
Avoir la structure, c’est bien, mais quel espace politique peut vraiment occuper François Ruffin ? Ses idées, issues en bonne partie de la gauche radicale, ne suffisent pour l’instant pas à capter l’électorat insoumis fidèle à Jean-Luc Mélenchon, et sur sa droite, Raphaël Glucksmann est déjà candidat quasi-officiel de la social-démocratie, et refuse toute idée de participer à une primaire pour un candidat commun à gauche. Battre l'oxymore
Comme souvent, le Picard fait les paris des « gens », et aime rappeler qu’il était, dès le 17 novembre 2018, sur les ronds-points tenus par les gilets jaunes, à Abbeville et Flixecourt« quand le gros de la gauche se pinçait le nez ». Il analyse aussi une fuite potentielle dans le réservoir électoral du RN, les fameux « fâchés pas fachos », peut-être déçus du virage plus libéral du RN, moins souverainiste, moins opposé à la réforme des retraites. « Le "peuple de gauche", ça va bientôt devenir un oxymore », soupire-t-il, comme un clin d’œil à la stratégie insoumise de vote des urbains, et à la gauche plus bourgeoise de Glucksmann.
Évidemment, sa singularité est soulignée : il a gagné aux législatives par trois fois dans sa circonscription, la 1ère de la Somme, qui vote massivement pour le Rassemblement national aux élections présidentielles. La base qu’il vise ? « Les dégagés de l’industrie, qui se retrouvent dans les métiers du flux et du lien : les caristes, les aides soignantes, et même les policiers ». Bref, être « une autre option pour les classes populaires », avec une formule bien à lui pour décrire une partie de son électorat : « la France qui pue un peu sous les bras, qui sue au travail le jour ou la nuit ». Enfin toucher le fond
Et les idées ? Protections douanières accrues, focus sur les « métiers du lien », soutien à l’industrie « défaite par les élites économiques et politiques », faire des propositions « de gauche » sur l’immigration, redistribution des richesses face à « la voracité et la rapacité » de quelques-uns, et même opposition franche à la construction européenne, trop libérale : la liste des chantiers est longue pour celui qui veut être le candidat « travailliste » à l’élection présidentielle qui vient. Un manifeste doit d'ailleurs bientôt fixer les grandes lignes.
Le bateau enfin mis à l’eau, François Ruffin fait cap sur le 2 juillet, date fixée par l’ancien Première ministrable du Nouveau front populaire, Lucie Castets, pour discuter d’une hypothétique union de la gauche. A-t-elle encore une carte à jouer aux avant-postes ? Le leader de Debout! est vague : « Lucie Castets fait un travail remarquable, elle demeure un trait d’union à gauche... » Pour l’heure, les communistes n’ont pas annoncé leur intention de participer à ladite réunion pour « avancer ensemble ».
La France insoumise et Place publique ont, eux, décliné l’invitation. « [Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon] sont les deux faces d’une même pièce. Ils refusent une gauche qui fait du commun pour ne se partager que des parts de marché électoral », analyse le picard. L’objectif est clair pour lui : être en ordre de bataille dès l’automne, et ne pas s'échouer avant.
@inlandempire @Mouette c'est une grosse seconde ! 😯