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Nous ne sommes

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Mais le plus important

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founded 1 year ago
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Clément Viktorovitch analyse les "perles" de la semaine passée.
Attention, y a du lourd, du très très lourd.

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Avec pas mal de bonus sur notamment la vraie fausse polémique sur le livre du taré du 9-3

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Les néofascistes de #DesToursEtDesLys organisent une 2è marche Nuremberg sous prétexte de St Martin : le #ReseauAntiFascisteTouraine organise un rassemblement samedi #9novembre après la manif #FreePalestine : rdv 19h pl. du grand marché. Prudence et préparation, DMs ouverts !

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Le capitalisme n’a pas toujours existé. En définissant celui-ci comme une « économie de marché », caractérisée par l’échange marchand, l’argent et son accumulation, libéraux et marxistes se sont longtemps accordés sur le fait qu’il y aurait depuis l’Antiquité, avec l’essor du commerce, de l’argent et d’une bourgeoisie urbaine, des formes « embryonnaires » du capitalisme. Leur idée commune est qu’à partir de ces embryons, le capitalisme serait progressivement né à l’époque moderne en Europe occidentale dans les « interstices » du féodalisme (les villes), porté par une « bourgeoisie » marchande qui aurait triomphé de l’aristocratie féodale dans une série de « révolutions bourgeoises », permettant à ces embryons de s’épanouir sans restriction.

Cette vision consensuelle a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment par un courant marxiste hétérodoxe, le « marxisme politique », fondé par Robert Brenner, historien marxiste de l’économie, et Ellen Meiksins Wood, théoricienne marxiste et historienne des idées [1]. Les marxistes politiques s’opposent aux marxistes orthodoxes comme Staline en refusant de penser l’histoire comme un processus linéaire allant du « communisme primitif » au communisme en passant par l’esclavagisme, le féodalisme et le capitalisme du fait de l’accroissement des forces productives.

Au contraire, ils et elles pensent que l’histoire est le produit de la contingence de la lutte des classes et font du capitalisme un système économique unique. Il se caractérise en premier lieu par une dépendance généralisée au marché des classes dominantes, dépendantes de la profitabilité de leurs investissements, et des classes dominées, dépendantes de leurs salaires. De plus, cette dépendance généralisée n’est plus vis-à-vis des marchés segmentés légalement et géographiquement et très fortement régulés de l’Ancien Régime, mais vis-à-vis d’un marché national – et de plus en plus international – faiblement régulé, entraînant ainsi une compétition généralisée entre acteurs économiques. Enfin, à la fois condition et résultat de cette transformation, l’État devient moins un moyen d’enrichissement personnel par le biais de l’exploitation fiscale absolutiste de la paysannerie, et davantage un garant « impersonnel » de l’ordre capitaliste national et de sa croissance.

Conditions et conséquences

La première condition d’émergence du capitalisme est la dépossession des moyens de production d’une majorité des classes dominées, à commencer par la dépossession des paysans et paysannes de leurs terres et leur transformation en prolétaires dépendants du marché du travail pour leur survie. Cela implique un tournant vers le marché de classes dominantes qui ne peuvent plus compter sur la rente féodale et sur l’impôt prélevés sur une paysannerie propriétaire pour s’enrichir puisque cette dernière disparaît et, avec elle, l’exploitation féodale et absolutiste. La deuxième condition est l’unification légale et géographique par un État des marchés préexistants, ainsi que leur dérégulation. La troisième condition est l’existence d’un État fort, capable de créer ces conditions et d’endurer les conséquences négatives de cette transformation.

La première conséquence du capitalisme est que l’exploitation des classes dominées par les classes dominantes se fait désormais par l’intermédiaire exclusif du marché, un marché qui n’est plus que faiblement régulé et très compétitif. Le capitalisme se présente donc non comme une forme d’exploitation de classe directe, comme le féodalisme, mais comme une domination impersonnelle du marché, ce qu’elle est en partie puisque les capitalistes sont aussi soumis à cette domination impersonnelle. La deuxième conséquence est que, pour rester compétitifs et donc profitables, les acteurs économiques doivent accroître sans cesse leur productivité et leur volume de production pour faire baisser leurs coûts unitaires et accroître leurs ventes. Ils sont forcés par leur dépendance à un marché unifié compétitif d’obéir à ses impératifs, ce qui aboutit à une « compulsion de croissance » et donc à des crises économiques de surproduction récurrentes et à une crise climatique et écologique inédite. La troisième conséquence est que cette croissance économique forcée offre des moyens financiers sans précédents aux États leur permettant de renforcer leur domination à l’échelle nationale et internationale, d’où la croissance exceptionnelle de leur pouvoir, notamment policier et militaire.

Si l’on définit le capitalisme à partir de ses conditions d’émergence et caractéristiques historiquement spécifiques entraînant des conséquences elles-aussi historiquement spécifiques, on perçoit plus clairement ce qu’il y a d’unique dans notre société contemporaine. En effet, si cela fait des milliers d’années qu’il y a de l’exploitation de classe, des marchés, de l’argent, des investissements et des États, cela fait en revanche seulement moins de deux siècles qu’il y a cette domination impersonnelle du marché et de son pendant politique, l’État capitaliste, et que leur croissance à marche forcée amène de crises en crises, vers une catastrophe écologique globale. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Violence de classe et impérialisme

Selon les marxistes politiques, l’émergence du capitalisme n’est pas un processus naturel et universel résultant de l’accroissement quantitatif des échanges marchands en Europe occidentale à l’époque moderne, puisqu’à cette période, les paysans et paysannes d’Europe (et des Amériques) restent exploitées sur un mode féodal ou absolutiste par des classes dominantes qui s’enrichissent principalement par ce biais. Même les grandes cités marchandes d’Italie et des Pays-Bas ne fondent pas leur prospérité sur leur compétitivité supérieure sur un (inexistant) marché unifié et dérégulé, mais au contraire grâce à leur puissance militaire qui leur assure des revenus tirés de paysanneries exploitées sur un mode féodal ou colonial et de monopoles commerciaux sur des marchés segmentés et fortement régulés [2].

C’est ce caractère non-capitaliste qui explique le relatif déclin à l’époque moderne de cités italiennes comme Gênes, Florence et Venise et au XVIIIe siècle pour les Pays-Bas. Une seule exception : l’Angleterre, où le capitalisme émerge de manière contingente à l’époque moderne. Grâce à son émergence unique et précoce du capitalisme, lui assurant une forte croissance économique et fiscale, l’Angleterre devint aux XVIIIe et XIXe siècles la plus grande puissance militaire mondiale. Face à elle, ses rivaux sont progressivement forcés d’adopter des réformes pour accroître leur puissance économique, fiscale, militaire, aboutissant à l’émergence du capitalisme en Allemagne, au Japon ou en France dans la deuxième moitié du xixe siècle (voir le sous-article). Ailleurs, le capitalisme émergea au cours du XIXe siècle et surtout du XXe siècle via la conquête coloniale ou les exportations de capitaux.

Loin d’être l’aboutissement d’un développement naturel et universel, le capitalisme a émergé de manière contingente, par la violence de classe à l’intérieur et la violence impérialiste à l’extérieur, jusqu’à s’étendre sur la totalité du globe. Si le capi­talisme est un accident de l’histoire, cela vaut également pour le communisme libertaire, qui ne pourra par conséquence advenir que de la même manière : dans la contingence de la lutte des classes et (anti-)impérialiste.

Armand Paris de Sortir du capitalisme

Chronologie

1066 conquête normande sur l’Angleterre

MILIEU DU XIVe SIÈCLE grande Peste et crise du féodalisme.

1381 Révolte des paysans en Angleterre.

FIN DU XIVe SIÈCLE diminution progressive du servage, tournant commercial de l’aristocratie en Angleterre.

1488–1517 vague massive d’expulsions forcées de paysans, processus qui s’achève avec les enclosures parlementaires (la privatisation des communs), du XVIIIe siècle en Angleterre.

XVIe–XVIIIe SIÈCLE période en France dite de l’Ancien Régime, caractérisé par un compromis de classe entre monarchie, aristocratie et bourgeoisie pour se partager les fruits de l’exploitation féodale et absolutiste de la paysannerie et des colonies.

1688–1815 ascension géopolitique anglaise et cycle de guerres entre l’Angleterre et la France, toutes perdues à une exception près (la guerre d’indépendance des États-Unis) par la France.

1763–1789 cycle de réformes économiques et libérales de l’Ancien Régime, finalement avortées.

1789–1793 Révolution française et cycle de réformes d’inspiration libérales.

ANNÉES 1850–1860 débuts des grandes réformes qui vont déboucher sur l’émergence du capitalisme industriel en France (création d’un vaste réseau chemin de fer, signature de traités de libre-échange et début du démantèlement des coutumes artisanales).

[1] Ellen Meiksins Wood, L’origine du capitalisme, Québec, Lux, 2013 ; François Allisson et Nicolas Brisset (éd.), Aux origines du capitalisme : Robert Brenner et le marxisme politique, ENS Éditions, 2023. [2] Ellen Meiksins Wood, L’origine du capitalisme, op. Cit.

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En 1961, le Dr. Henri Fabre et une équipe de militant·es créaient à Grenoble le premier centre du Mouvement Français pour le Planning Familial, un an après la fondation de l’association.

La même année, dans ce centre, Henri Fabre violait une femme en consultation de gynécologie. Et une question surgit immédiatement : combien d’autres ?

Nous apprenons cela grâce au témoignage de la victime, si longtemps après. Nous saluons son courage d’enfin briser ce silence et lui affirmons notre soutien.

Son témoignage a été rendu possible par des décennies de lutte féministe, au sein desquelles le Planning Familial a joué un rôle majeur. Que lui-même n’échappe pas à la violence masculine est une preuve de son ampleur dans toute la société.

L’affaire Pélicot l’a démontré de façon tristement éclatante : tout homme qui en a l’opportunité peut devenir un violeur. A ce titre, les médecins, et d’autant plus les gynécologues, ont toujours eu une place privilégiée. La relation de pouvoir qu’ils ont de facto avec leurs patientes leur offre ces opportunités. Si les chiffres officiels manquent sur les violences sexuelles en consultation, ce n’est pas un hasard si plusieurs vagues de libération de la parole ont visé spécifiquement les médecins, comme #PayeTonUtérus en 2014 ou plus récemment au sein du mouvement MeToo.

Ce fait n’est pas une fatalité. Ce n’est pas une prétendue « nature » intrinsèque des hommes qui en fait des violeurs : ce sont les structures sociales de la domination masculine, autrement dit le patriarcat. Si les hommes violent, c’est parce que le viol est minimisé, tourné en sujet de plaisanterie, voire encouragé. C’est parce que les violeurs sont rarement accusés et rarement condamnés, aussi bien socialement que pénalement, là où les actes de résistance des femmes, parfois poussées à bout, sont lourdement sanctionnés. C’est parce que le consentement des femmes est vu comme optionnel, et ce d’autant plus en contexte médical. C’est parce que les hommes savent qu’ils peuvent violer en toute impunité, car c’est l’outil de contrôle des femmes par excellence.

L’affaire Henri Fabre en est une preuve cinglante : il n’a jamais été inquiété de son vivant pour ses actes. Prise par la sidération et sachant que sa parole ne vaudrait rien face à cette « figure » des droits des femmes, sa victime a dû se taire pendant soixante ans. Henri Fabre a ensuite arrêté d’exercer pour devenir médecin inspecteur à 59 ans, ce qui est jeune pour la profession et ne manque de nous questionner : les institutions médicales – telles que l’Ordre des Médecins, foncièrement conservateur et patriarcal – étaient-elles au courant ?

Seul un mouvement féministe d’ampleur pourra faire reculer, et un jour éradiquer, le patriarcat qui permet ces violences. La libération de la parole en est la première étape indispensable. Elle a permis aujourd’hui de faire la lumière sur Henri Fabre ; elle doit se renforcer encore, pour révéler et sanctionner les actes de tous les médecins agresseurs et sexistes, qu’ils exercent au Planning Familial ou partout ailleurs. C’est un combat qui concerne toute la société : nous devons parvenir à une tolérance zéro contre les violences sexistes et sexuelles (VSS).

Pour faciliter cette libération et aller plus loin encore, il est important de développer les lieux d’auto-organisation des femmes , et en premier lieu les organisations féministes. Il est notamment plus que jamais pertinent de rejoindre et renforcer le Planning Familial , auquel nous affirmons notre soutien : plus nous y serons nombreuses et puissantes, plus nous contribuerons au rapport de force contre les VSS, et plus nous serons en mesure de les prévenir et d’accompagner les victimes.

Les VSS existent partout, nous devons donc réaliser ce travail à tous les niveaux : dans nos cercles sociaux, sur nos lieux de travail, mais aussi dans nos organisations et syndicats. Il en va de notre responsabilité, et l’auto-organisation des femmes en est la pierre angulaire.

Union communiste libertaire, le 30 octobre 2024

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La video : https://files.catbox.moe/8fu9oj.mp4

Petit contexte : https://nitter.poast.org/NicolasFramont/status/1849138705509896242

Aujourd'hui le média Welcome to the Jungle m'a informé qu'ils supprimaient l'entretien que j'avais donné chez eux, 48h après sa mise en ligne et au moment où il dépassait les 230 000 vues. J'y parlais lutte des classes, hiérarchies inutiles et colonialisme. [...]

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cross-posted from: https://mastodon.tedomum.net/users/xynthia/statuses/113367044367277444

Menacée par l’extrême droite, une radio de Besançon victime d’une tentative d’intrusion

@france

https://www.liberation.fr/politique/menacee-par-lextreme-droite-une-radio-de-besancon-victime-dune-tentative-dintrusion-20241022_6KGVSSGUOJABFCV4ILLNBUF6TM/

Lundi 21 octobre dans la soirée, un groupe d’hommes masqués ont forcé l’entrée des locaux de Radio Bip, une radio associative bisontine. Les locaux du média avaient déjà fait l’objet de dégradations par le passé.

#ExtremeDroite #RadioBip #Besançon

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Alors que ce mois d’octobre marque les quarante ans de son incarcération, une nouvelle demande de libération de George Ibrahim Abdallah a été déposée par son avocat et comme tous les ans une manifestation à Lannemezan (65) sera organisée. Retour sur cette affaire et sur ce quelle éclaire de notre époque.

Georges Ibrahim Abdallah est un militant communiste libanais. En 1979 il participe à la création de la Fraction Armée Révolutionnaire Libanaise (FARL), organisation se déclarant communiste et anti-impérialiste dont il dirige les opérations en France. En 1982, les FARL revendiquent l’assassinat du lieutenant-colonel Charles R. Ray, attaché militaire américain à Paris, et de Yacov Barsimentov, deuxième conseiller à l’ambassade d’Israël, membre du Mossad. Des « actes de résistance armée » en réaction à l’agression militaire israélienne du Liban appuyée par les États-Unis [1]. C’est la défense utilisée par Georges Abdallah pendant son procès.

Une justice impérialiste

Arrêté et incarcéré en 1984, il n’est inculpé que de faux et usage de faux le 6 mars 1985. Les autorités américaines et israéliennes exercent de vives pressions afin de faire alourdir sa condamnation. La découverte d’une arme ayant servi aux assassinats dans une des planques des FARL conduit à son jugement par la cour d’assise spéciale pour complicité d’assassinat le 28 février 1987. Accablé par la presse (notamment par le Monde sous la plume d’un certain Edwy Plenel ! qui n’a reconnu que bien récemment avoir été trompé [2]) la cour le condamne à la perpétuité. En 1987 sort un livre confession dans lequel Jean-Paul Mazurier, avocat de Georges Ibrahim Abdallah, raconte qu’il travaillait en réalité pour la DGSE [3]. Pourtant la validité du procès ne sera pas remise en cause. Libérable depuis 1999 selon le droit français, entre 2004 et 2020 neuf de ses demandes de libération conditionnelle ont été refusées.

Le 21 novembre 2012 le tribunal d’application des peines prononçait un avis favorable à sa demande de libération auquel accède la chambre d’application des peines en la conditionnant à un arrêté d’expulsion. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, reçoit à l’époque un coup de téléphone de son homologue américaine Hillary Clinton, qui lui demande de ne pas lui rendre la liberté [4]. Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, refuse de signer l’arrêté d’expulsion le 14 janvier 2013. La décision de libération est annulée en avril 2013 par la Cour de Cassation. Jacques Vergès son avocat dénoncera « le gouvernement des États-Unis qui oppose un veto intolérable à sa libération » [5] . En juin 2023, son nouvel avocat Jean-Louis Chalanset annonce faire une nouvelle demande de libération. Elle sera étudiée en audience à huit clos le 7 octobre prochain.

De quoi Georges Ibrahim Abdallah est-il le nom ?

Soutenir Georges Ibrahim Abdallah c’est aussi se rappeler son combat. Il est instituteur lorsque commence la guerre civile libanaise de 1975-1990 où les responsabilités historiques de la France sont importantes. Le Liban est placé sous mandat français à partir de 1920 suite au démembrement de l’Empire ottoman, jusqu’à son indépendance en 1943. La France s’y appuie sur les chrétiens maronites comme population alliée. De ce mandat à accouché le système institutionnel libanais communautaire où durant 30 ans les maronites ont dominé politiquement et économiquement le pays.

Cette histoire coloniale française rencontre celle du colonialisme sioniste qui voit la résistance palestinienne s’installer au Liban où le nombre de réfugié·es palestinien·nes de la Nakba est très important. La minorité maronite est alors inquiète de perdre son hégémonie. En effet, après des années de luttes des classes importantes, les groupes d’extrême gauche libanais entrent en connexion avec la résistance palestinienne. Ce sera le cas pour Georges qui s’engage d’abord au sein du FPLP motivé par la cause palestinienne, puis participe à la guérilla au Liban du sud.

Se rappeler de Georges c’est se rappeler de cette histoire oubliée mais aussi d’une décennie, les années 80, qui est cruciale : elle verra se dérouler l’invasion israélienne du sud-Liban, durant laquelle seront notamment commis les massacres de Sabra et Chatila ; mais aussi l’ingérence américaine et française dans une région clef de la méditerranée et des ressources énergétiques du Moyen-Orient [6]. Les années 80 sont aussi le moment du tournant néolibéral du capitalisme et du redéploiement de l’impérialisme occidental, les deux allant de pair, participant à ancrer l’islamophobie dans la société française : Gaston Defferre, ministre de l’Intérieur, taxera par exemple en 83 d’ « intégristes, de chiites » les grévistes immigrés de Renault-Flins, durant la période où la France combat les milices chiites au Liban.

L’histoire de Georges commence au début de cette phase historique de la mondialisation occidentale triomphante qui touche violemment à sa fin aujourd’hui avec le génocide en cours à Gaza. Se battre pour sa libération inscrit les combats anti-impérialistes d’hier et d’aujourd’hui dans une continuité.

Liberté pour les prisonniers et prisonnières politiques

L’acharnement français et américain à maintenir Georges en prison est révélateur du système de répression impérialiste. C’est pourquoi la lutte pour la libération des prisonnier·es politiques est une bataille anticolonialiste de premier plan, et ils sont nombreux : Mumia Abu Djamal et Léonard Pelletier aux USA, Ahmed Saadat et Marwan Bargouthi en Israël, Ocalan en Turquie et tant d’autres. Au-delà de la solidarité naturelle pour les camarades victimes de répression, il s’agit de faire payer cher la répression contre le moindre d’entre nous aussi longtemps qu’il faut.

Rappelons les campagnes internationales pour la libération d’Angela Davis, ou la campagne « Free Huey » en soutien à Huey P. Newton du Black Panthers Party, où chaque comité de soutien permettra le développement du BPP. Chaque mobilisation en faveur des prisonniers est une occasion d’éducation politique et de démasquer la nature féroce des états dit « de droit » !

De ce fait cette année plusieurs initiatives en France ont eu lieu pour Georges les 6 avril dernier à Lannemezan, le 15 juin à Lyon. Soyons donc toutes et tous présentes le 7 octobre pour exiger sa libération !

Nicolas Pasadena (Commission antiraciste)

[1] « Terroriste » un jour, terroriste toujours ? », Pierre Carles dans Le Monde diplomatique, 1er août 2020. [2] Les derniers secrets de l’affaire George Ibrahim Abdallah, France inter, 22 juin 2024. [3] L’agent noir, une taupe dans l’affaire Abdallah, Laurent Gally, édition Robert Laffont. [4] « Libération de Georges Ibrahim Abdallah : comment Clinton a tenté de faire pression sur Fabius », Arrêt sur images, 20 janvier 2016. [5] « Acharnement judiciaire contre M. Georges Ibrahim Abdallah : Un prisonnier politique expiatoire », Le Monde diplomatique, mai 2012. [6] C’est durant cette guerre meurtrière de 15 ans que les phalangistes, milices fascistes maronites commettront des exactions comme celles de Sabra et Chatilla, sous l’œil de Tsahal

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Les bébés qui naissent actuellement sont ceux conçus au moment de la demande de réarmement démographique de notre cher président.

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C'est simple.
C'est propre.
C'est ludique.

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Depuis le mouvement social de 2017, la Guyane est sortie des radars de l’actualité. Pourtant la situation est loin de s’être améliorée, tandis que Gérald Darmanin a suggéré d’élargir à la Guyane la suspension du droit du sol appliquée à Mayotte.

Emmanuel Macron était en visite en Guyane les 25 et 26 mars, étape express sur la route du Brésil qui s’est accompagnée d’un bouclage sécuritaire de Cayenne. Il était venu débattre des questions d’orpaillage, de sécurité, de développement agricole et de ses ambitions pour le site spatial de Kourou qu’il souhaite ouvrir aux décollages privés.

La Guyane, ancien bagne et ancien territoire esclavagiste qui a marginalisé les populations autochtones, connaît un fort taux de pauvreté [1]. Le tissu commercial est détenu par des grandes familles békées de Martinique (les groupes Bernard Hayot et Fabre-Domergue ou la famille Dormoy) [2]. Les industries des matières premières et de la construction sont dominées par des multinationales françaises (telles que Bouygues, Eiffage, Vinci, Bolloré ou Auplata) [3]. Le territoire intéresse toujours la France pour l’extraction minière aurifère et, comme pour tous les autres départements ultramarins, pour la zone économique exclusive (ZEE) et les potentielles richesses qu’elle peut offrir (pêche, pétrole, terres rares, etc.).

Mais l’atout central est le centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, éminemment stratégique pour l’Union européenne et pour la France, car il contribue à faire d’elle le leader mondial du marché des satellites commerciaux. Le CSG a provoqué en Guyane le « syndrome hollandais » entraînant une augmentation des exportations des ressources naturelles au détriment de l’activité économique locale. Cette dernière a des conséquences. Aujourd’hui, la Guyane est le terrain de la « guerre à la drogue » et de ses pratiques : contrôle renforcé à l’aéroport de Cayenne, check-point de gendarmerie à la sortie de Saint-Laurent du Maroni et pratiques de contrôle au faciès dans un contexte d’exaspération de la population.

Quelques semaines avant la visite du président de la République, le ministre de l’Intérieur avait exprimé l’ambition de voir la Guyane adopter la même réforme du code de la nationalité que celui qu’il souhaite instaurer à Mayotte. La menace d’envenimer encore une situation tendue par un recul du droit et un maillage sécuritaire renforcé témoigne du souhait de l’État de maintenir l’emprise coloniale sur le territoire. Les Outre-mer deviennent des poudrières, comme en témoignent les événements à Mayotte cette année, les révoltes en Kanaky et les mobilisations de ces dernières années à la Réunion et aux Antilles. Le mépris affiché de la classe politique ne laisse augurer que de nouvelles crises sociales que le mouvement ouvrier et métropolitain se doit d’accompagner.

Nicolas Pasadena (UCL Montreuil)

[1] D’après des études menées en 2019, le taux de pauvreté (moins de 1 020 € par mois) en Guyane était 29% contre 14,5% en France métropolitaine. Source : Institut d’émission d’Outre-mer. [2] Ces groupes s’occupent respectivement de grande distribution et automobile, hôtellerie et spiritueux. [3] Saïd Bouamama, Planter du blanc, chronique du (néo)colonialisme français, Syllepse, 2019.

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