Gauchiasses

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Nous sommes

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Nous ne sommes

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Mais le plus important

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OK, la technique casse pas des briques, mais sentir sa voix portée, c'est bon pour l'égo.

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OK, la technique casse pas des briques, mais sentir sa voix portée c'est bon pour l'égo.

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Présentation des différents navigateurs web.

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Rassemblement jeudi #10avril à 17h devant la préfecture de #Tours en soutien au collectif pas d’enfants à la rue ! #TreveHivernale #expulsion #logement #speculation #requisition #Touraine #IndreEtLooire #ToursMetropole #DroitAuLogement

Collectif Pas d'enfants à la rue 09/04/2025

La préfecture n’en finit plus de repousser les limites de l’intolérable. D’abord en sommant les quelques 40 personnes à la rue qui ont trouvé refuge au Conseil métropolitain le mardi 8 avril de vider les lieux le lendemain matin sans offrir aucune solution aux familles à la rue. Ensuite, lorsque le mercredi 9 avril au matin les familles se réfugient dans le gymnase Anatole France, elle refuse encore une fois de respecter ses obligations et de s’occuper de régler la situation ! En effet, le préfet a simplement proposé à la municipalité d’évacuer les lieux, autrement dit d’utiliser la violence contre les familles présentes sans proposer aucune solution. Depuis deux ans que le Collectif pas d'enfant à la rue existe et alerte, c’est la première fois que la préfecture assume aussi ouvertement de ne pas remplir son rôle, de bafouer le droit et notamment la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et se montre prête à utiliser le recours de la violence. Il est évidemment exclu d’accepter cette situation et de baisser les bras devant ce mépris et ce déni des obligations fonctionnelles de l’État. Il s’agit de la part de la préfecture d’une violence inacceptable faite à des enfants que le Préfet a pourtant la charge de protéger sans restrictions d’aucune sorte. Depuis la fin du plan hiver la violence de la Préfecture est décuplée :

  • Violence physique contre des militant-es lors de l’occupation du collège Michelet le 1er avril
  • Déploiement policier démesuré lors de l’occupation du conseil métropolitain.
  • Tentatives d’intimidation avec contrôles d’identité des personnes sans abri lors de l’occupation du gymnase Anatole France. Le préfet espérait peut-être trouver parmi eux des personnes avec des OQTF. Il n'a trouvé que des personnes en situation régulière, munies de récépissés de demande d'asile, auxquelles il a obligation de fournir un hébergement tout au long de leur procédure. En toute connaissance de cause, donc, monsieur Campeaux a pris la décision de ne pas obéir à son devoir. Notre détermination est intacte à ce que les droits des enfants soient respectés et à faire cesser ce jeu toxique de la préfecture et c’est la raison pour laquelle nous appelons à un rassemblement devant la préfecture le jeudi 10 avril à partir de 17h !
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« Partout en pays ennemis, nous aurons des amis qui nous aideront. Nous n’aurons même pas besoin de les acheter, ils viendront nous trouver d’eux-mêmes. J’entrerai en France en champion de l’ordre social. Et je trouverai des collaborateurs dans les milieux d’affaires pour qui seul un mot du dictionnaire s’écrit en majuscules : le mot de PROFIT. » Adolf Hitler

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Nous relayons les communiqués du SNJ France Télévisions (2 avril 2025) et de la CGT France Télévisions (3 avril 2025).

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Tu cherches des alternatives au monde propriétaire et plus particulièrement à Youtube ?
Ça tombe bien ! Gwên en connait quelques-unes !

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OK, la technique est faite de bric et de brac (assez, même), mais sentir sa voix portée c’est bon pour l’ego.

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https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Retraites-austerite-services-publics-et-economie-de-guerre-Quel-chemin-pour-une

Retraites, austérité, services publics et économie de guerre… Quel chemin pour une mobilisation victorieuse ?

Alors que se prépare le trentième anniversaire de la dernière grève reconductible qui dura trois semaines durant l’hiver 1995, il est bon d’en rappeler le bilan : retrait d’une réforme des retraites, chute du gouvernement Juppé, paralysie politique des ambitions patronales jusqu’à la dissolution du Parlement décidée par le Président Chirac amenant au pouvoir une majorité PS/PC/Verts et Jospin au poste de Premier ministre. Une grève reconductible, c’est comme un tsunami en faveur des travailleurs et travailleuses !

L’ambition de Juppé était de faire subir aux fonctionnaires et aux travailleureuses du secteur public la même défaite que Balladur avait imposée, hélas sans résistance, aux seuls salarié·es du privé deux ans plus tôt. Diviser pour mieux régner, classique. Mais voilà cheminot·es, salarié·es d’Edf, enseignant·es, fonctionnaires territorialeaux et hospitalier·es refusent de plier. Trois semaines de grève reconductible, avec autant d’Assemblées générales dans les services, de manifestations monstres sous la neige, de blocages audacieux autour des préfectures et au bout la dernière victoire syndicale sérieuse avant de repartir sur des journées de grève isolées dès 2010 qui finiront par échouer…jusqu’à aujourd’hui.

La guerre ? Quelle chance !

Sur fond de crise majeure provoquée par une rivalité exacerbée entre bourgeoisies internationales dominantes et expansions impérialistes décomplexées, le risque accru de guerre offre au gouvernement Macron le motif idéal pour aggraver les politiques d’austérité, de destruction des services publics et des acquis sociaux. La fanfare patriotique se déchaîne : mais êtes-vous prêt·es à vous sacrifier pour les parts de marchés des multinationales et des actionnaires gavés de dividendes ?

Un calendrier pour mobiliser

En 2023 malgré des journées de manifestations monstres Macron a pu imposer la retraite à 64 ans avec 43 années de cotisations pour un taux plein. La cause de la défaite est connue : pas de grève reconductible, pas d’AG démocratiques pour décider du lendemain. Pas d’impulsion suffisante de l’intersyndicale mais pas d’élan non plus venant de la base. Comment reconstruire la confiance collective, celle qui fit merveille en 1995 ? En redonnant voix à la colère populaire, en retrouvant le chemin de la grève pour les salaires et contre les injustices patronales, en reconstruisant un réseau de solidarité autour des syndicats combatifs, entreprise par entreprise, ville par ville. Les fédérations syndicales de la fonction publique doivent donner une pleine dimension à la journée du 3 avril qui manque cruellement de visibilité alors que la date approche. Le secteur privé peut profiter de cette date pour rejoindre les cortèges. Le Premier Mai, pour rituel qu’il soit trop souvent devenu, doit être préparé d’une manière exceptionnelle. Reste la date du 5 juin qui est dans le viseur. A l’occasion d’une niche parlementaire le NFP déposerait un projet de loi abrogeant la réforme des retraites. Si nous n’avons aucune illusion sur l’efficacité des joutes parlementaires pour gagner, cette date offre cependant une visibilité sur laquelle s’appuyer pour relancer la nécessité de la lutte. Et pourquoi pas réussir un mouvement de grève prolongé et victorieux avant l’été !

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Une liste de ressources sur l'afro anarchisme.

OP : @englishroses_

@gauchisse

La liste a été créée par le collectif Cases Rebelles

https://www.cases-rebelles.org/autour-de-lafroanarchisme-quelques-ressources/

#anarchisme #afro #afroanarchisme #casesRebelles #VendrediLecture

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OK, la technique ne casse pas des briques, mais sentir sa voix portée, c’est bon pour l’égo.

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Extrait du Journal des briques #47 : https://peertube.stream/w/c3yYzdZrXavXdGd5Bv7LBb

Musique originale de Michel Legrand.

Elle sera bien pour le lemmyvision2 😁

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14h30 Place de la Liberté #Tours #22mars #RiposteAntiraciste #SiamoTuttiAntifascisti

L’islamophobie d’État et les injustices coloniales se renforcent en France. Face à cette offensive raciste et réactionnaire, il est crucial de construire une riposte populaire. À l’échelle internationale, le fascisme se structure sous la conduite des capitalistes et des États impérialistes, mettant en péril les droits des exilé·es et des peuples colonisés. C’est pourquoi nous serons dans la rue le samedi 22 mars dans le cadre de la journée internationale contre le racisme.

Entre les attaques fascistes en plein Paris ciblant les camarades de Young Struggle en février et l’expulsion violente des jeunes exilé·es de la Gaîté lyrique en mars, nous assistons à une escalade vertigineuse de la répression et de la violence. L’État, avec la complicité de la mairie PS, a expulsé plus de 400 mineur·es étranger·es, abandonnant ces jeunes à la rue. Face à ces agressions, la solidarité et la résistance sont plus que jamais nécessaires.

Contrer le vent islamophobe

L’islamophobie d’État s’intensifie, se traduisant par des discriminations systémiques et une répression accrue des musulman·es et des minorités racisées. La France alimente cette politique en interdisant le port du hijab dans le sport ou en retirant le financement aux établissements musulmans, tandis que des actes islamophobes graves sont passés sous silence, comme l’incendie criminel de la mosquée de Jorgeau dans la nuit du 25 au 26 février. Face à cette offensive raciste et réactionnaire, une riposte antiraciste populaire et massive est essentielle, avec des revendications claires : abrogation des lois islamophobes et fin des politiques discrétionnaires de régularisation « au cas par cas » qui favorisent les traitements d’exception racistes.

Combattre notre colonialisme

La fascisation du pays va de paire avec la violence du colonialisme français. Depuis juin 2024, les prisonniers politiques kanak, enfermés à des dizaines de milliers de kilomètres de chez eux en métropole pour avoir résisté à l’ordre colonial, en font l’expérience. Parmi eux Christian Tein, porte-parole de la CCAT, reste emprisonné en métropole malgré la décision de la justice invalidant les raisons invoquées par l’État. La Cour d’appel de Paris a reconnu la responsabilité de la France dans l’empoisonnement au chlordécone en Guadeloupe et en Martinique, mais a imposé des critères restrictifs pour l’indemnisation des victimes, n’en retenant que 11 sur plus de 1 200. Cette décision illustre l’impunité de l’État face à ce scandale sanitaire et écologique, issu d’une politique coloniale favorisant les profits des grands exploitants au détriment des populations locales. Malgré des décennies de contamination et de graves conséquences sur la santé, la justice refuse une reconnaissance collective du préjudice, perpétuant ainsi les injustices environnementales et impérialistes de la France envers ses territoires d’Outre-Mer qui n’ont pas « choisi » la France.

La fascisation de la société française se montre particulièrement par la complicité de l’État avec la politique coloniale et génocidaire israélienne. Pendant qu’on réprime et criminalise le mouvement de solidarité avec la Palestine, les paroles d’apologie du génocide sont tolérées, voire mises en avant.

Vers une internationale fasciste

Le fascisme d’aujourd’hui ne surgit pas du néant, il s’organise à l’échelle internationale sous l’impulsion de grandes fortunes comme Musk, qui appuie les mouvements d’extrême droite et promeut un libertarianisme réactionnaire. À l’image des fascistes d’hier, il recycle des symboles, infiltre le discours dominant et s’appuie sur la bourgeoisie, complice par intérêt. Face à cette montée, l’antifascisme libéral et institutionnel se limite à des postures morales et des alliances de classe inefficaces. L’État continue son processus de fascisation à travers la réactualisation permanente des doctrines de guerre au terrorisme ou de guerre à la drogue, réactualisées dernièrement par Darmanin et Retailleau. Ces « guerres » ne sont rien d’autre que des guerres aux peuples, appuyant la pression policière contre les quartiers populaires et les personnes racisées.

L’Union européenne renforce sa politique de forteresse en présentant un projet d’institutionnalisation de la traque aux migrant·es. Sous couvert d’accords avec des pays tiers, elle légalise les déportations massives et l’enfermement de familles entières dans de véritables camps. Ce durcissement s’inscrit dans la logique xénophobe du pacte Asile et immigration, qui criminalise les exilé·es et les prive de leurs droits les plus élémentaires. Face à cette offensive, seule une solidarité internationaliste peut opposer un front de lutte contre cette politique raciste et contre la montée du fascisme.

Dans nos lieux de travail et dans nos quartiers, construisons une riposte antiraciste et antifasciste populaire et massive !

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Aujourd’hui pour 100 briques, t’as plus rien. Ah si, un plateau de télé et un bureau présidentiel.

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Une nouvelle génération de Coréennes et Coréens émerge sur la scène économique et sociale : elle ne se reconnaît plus dans la dichotomie « dictature/démocratie », et n’accepte ni le « sacrifice pour la croissance économique », ni le « sacrifice pour les pauvres ». Cette génération accompagne l’émergence politique de nouveaux courants (comme la montée en force du libertarianisme ou des groupes fascistes), mais amène aussi la possibilité de construire un courant plus libertaire et socialiste. Et le coup d’État de décembre 2024 pourrait en être le déclencheur.

Depuis la fin de la dictature en 1987, la Corée [1] est partitionnée entre la droite conservatrice [2] et la fraction de la démocratisation [3]. Après une crise économique en 1996, les deux partis s’accordent pour attaquer les droits des travailleuses et travailleurs. Dans ce contexte, le mouvement ouvrier coréen est resté faible, malgré la tentative de la Confédération Coréenne des Syndicats (KCTU) d’impulser une grève générale. Finalement, la ligne du parlementarisme fut privilégiée avec la création de partis travaillistes soutenus par le mouvement syndical : elle n’a pas obtenu plus de succès. C’est l’émergence d’une nouvelle génération qui fait trembler le système de 1987. Le 3 décembre 2024 a constitué un tournant.

Le coup d’État et ses conséquences

Élu en 2022, le président Yoon Suk-Yeol, issu des vestiges de la dictature, a opposé son veto à vingt-cinq projets de loi en deux ans et demi de mandat, tandis que le parti d’opposition a tenté de destituer vingt-trois ministres. Le gouvernement a été paralysé. Des preuves de la corruption de Yoon et de sa femme sont apparues, incitant certaines factions du parti au pouvoir à envisager de se ranger du côté de l’enquête menée par l’opposition. Des enquêtes ultérieures ont révélé que Yoon s’était déjà préparé à un coup d’État dès début 2024. Peu avant cet événement, les activités politiques et les manifestations populaires ont été confrontées à des répressions de plus en plus violentes.

Dans la nuit du 3 décembre, Yoon a déclaré la loi martiale, déployant des unités à Séoul, ­tandis que des militaires prenaient en même temps le contrôle de la Commission électorale nationale (CEN) [4]. D’autres enquêtes ont révélé qu’une unité des forces spéciales chargée d’infiltrer la Corée du Nord s’était déguisée en militaires nord-coréens et avait tenté de mettre en scène un attentat sous un faux drapeau près de l’Assemblée nationale. Il a également été découvert que Yoon avait prévu une frappe préventive en réponse à une provocation nord-coréenne comme justification pour imposer la loi martiale.

Cependant, la nuit de la déclaration de la loi martiale, les travailleurs et travailleuses organisées et les masses se sont déversées dans les rues, bloquant les forces d’État. Les soldates et soldats mobilisés ont refusé d’utiliser la force, tandis que des député·es se sont réuni·es à l’Assemblée nationale pour adopter une résolution abrogeant la loi martiale. Aux premières heures du 4 décembre, Yoon n’avait pas d’autre choix que d’accepter la résolution.

Le lendemain, la procédure de destitution a commencé. Des manifestations massives exigeant la démission immédiate du chef de l’État ont éclaté dans les grandes villes. La KCTU a déclaré une ­grève générale. Le syndicat ­Hyundai Motor a organisé une grève illégale d’un jour et, à partir du 6 décembre, les employé·es du rail et du métro ont rejoint le mouvement. Les ingénieur·es en télécommunications du Syndicat du Service Public et des Transports (KPTU) ont également ajusté leur grève salariale pour s’aligner sur la lutte en faveur de la démission du président. ­D’autres travailleuses et travailleurs organisés ont progressivement intensifié leur participation au mouvement par la grève.

Le 7 décembre, la première motion de destitution a été présentée à l’Assemblée. Les conservateurs ont tenté de bloquer le vote en le boycottant. Un million et demi de manifestantes et manifestants se sont rassemblés dans les rues, alors que le vote était diffusé en direct, et ont physiquement empêché les conservateurs de partir, exigeant l’adoption de la motion. Malgré cela, la motion de destitution fut rejetée.

L’indignation est montée d’un cran. De plus en plus de personnes sont descendues dans les rues et ont pris le contrôle de la zone de l’Assemblée. Le 14 décembre, un deuxième vote de destitution a été organisé, des forces conservatrices font défections : Yoon fut officiellement suspendu de son poste.

Pourtant, Yoon refusait de se rendre. En attendant son procès de destitution, il a intensifié sa propagande fasciste, repris les tactiques de Trump et répandu des théories conspirationnistes sur la fraude électorale. Il a affirmé que les forces pro-nord-coréennes, pro-chinoises et anti-étatiques avaient piraté les serveurs de la CEN, orchestrant la victoire écrasante de l’opposition aux élections pour prendre le contrôle de l’Assemblée et paralyser le gouvernement. Selon lui, la déclaration de loi martiale était un « avertissement au peuple » et un « acte éclairant pour révéler la vérité ». Les groupes d’extrême droite ont réagi violemment à ses incitations.

En réponse, les masses sont descendues dans la rue et ont ­exigé l’arrestation immédiate de Yoon. Le 21 décembre, des paysans et paysannes ont conduit leurs tracteurs vers la résidence présidentielle, affrontant la police pendant 28 heures jusqu’à ce que les autorités soient contraintes de se retirer.

Les procureurs et la police ont procédé à l’arrestation de Yoon. Cependant, le 3 janvier, des manifestants d’extrême droite se sont rassemblés devant la résidence présidentielle, bloquant l’exécution du mandat d’arrêt. En réponse, la KCTU a déclaré une « arrestation populaire » et organisé une manifestation continue de trois jours devant la résidence.

Finalement, Yoon a été arrêté. Sa détention et son procès de destitution n’étaient que des formalités, créant l’illusion que le système ne faisait qu’exécuter la volonté du peuple.

L’union sacrée entre le syndicalisme et la K-pop

Comme pour toutes les luttes réussies, la lutte pour évincer Yoon a été menée principalement par les masses non-organisées. Parmi elles, les « brigades bâtons lumineux » (fans de musique K-pop) sont descendues dans la rue. Tenant les marchandises promotionnelles de leurs idoles comme symboles de résistance, elles ont ­formé des processions massives de millions de personnes, remplissant les places.

Cependant, ce qui a distingué les masses non-organisées dans cette lutte, par rapport aux mouvements précédents, était leur attitude envers les forces organisées (ou groupes politiquement conscients). Dans les luttes coréennes passées, les masses ont souvent repoussé les forces organisées, se sentant mal à l’aise avec ce qui semblait être des tentatives de leadership ou d’endoctrinement.

Pourtant, dans la lutte contre Yoon, l’un des slogans qui a défini le combat était : « La KCTU doit dégager la voie ». La KCTU s’est forgée une certaine crédibilité grâce à sa capacité d’initiative dans la lutte contre Yoon. Plus important encore, elle savait comment résister fermement à la violence d’État – une compétence cruciale pour résister aux répressions policières. Cette capacité a ­permis à la KCTU de « dégager le chemin », et en retour, les masses non-organisées ont placé leur confiance en elle. Profondément émue par ses nouveaux « camarades bâtons lumineux », la KCTU planifie maintenant diverses initiatives pour travailler avec elles et eux.

Cependant, si cette approche axée sur les masses est encourageante, elle suscite aussi des préoccupations. L’histoire a montré que les luttes spontanées massives, malgré leur immense puissance, se dissipent souvent aussi rapidement qu’elles se créent. Nous avons déjà vu des mouvements exaltés par leur aspect massif mais qui ont progressivement vu leur radicalité se diluer. Nous avons adouci notre langage, parce que les masses le trouvaient inconfortable, et atténué l’intensité de la lutte parce qu’elles la trouvaient effrayante. Mais en floutant notre ligne pour répondre à ces attentes, nous affaiblissons notre capacité à maintenir l’élan. Nous devons nous engager auprès des masses mais sans compromettre notre clarté.

Éviter les écueils du passé

Il y a sept ans, une lutte de masse en Corée du Sud a conduit à la destitution d’un président. Pourtant, les fruits de cette lutte ont finalement bénéficié à la faction de la démocratisation et au régime qu’elle a construit.

Comme l’écrit Marx, citant Hegel, dans Le 18 brumaire de Louis Napoléon : « Tous les grands faits et personnages de l’histoire mondiale apparaissent, pour ainsi dire, deux fois. ». Une fois de plus, un régime dictatorial conservateur est tombé dans la corruption. Une fois de plus, il a réprimé les mouvements de ­masse. Une fois de plus, il a fait face à la résistance. Mais cette fois, il est allé jusqu’à déclarer une loi martiale risible et tenter un coup d’État – une rébellion qui s’est effondrée en quatre heures sous le poids du système qu’il cherchait à contrôler. Et maintenant, le système cherche à se rétablir lui-même, comme il l’a déjà fait.

Mais, poursuit Marx, « la première fois en tant que tragédie, la deuxième fois en tant que farce ». Contrairement à il y a sept ans, le système gère maintenant les crises avec absurdité. Le 7 décembre, le premier vote de destitution a été rejeté parce que les forces conservatrices-dictatoriales refusaient même les compromis minimaux nécessaires pour préserver le système. Le 3 janvier, la tentative d’arrestation présidentielle a échoué, l’équipe de sécurité de Yoon s’étant barricadée avec des armes à feu. Avec l’armée et la police presque entraînées dans une guerre civile à cause de l’arrestation de Yoon, le système était clairement sur le point d’éclater. Puis, après l’arrestation, les fascistes ont pris d’assaut le tribunal et exigé l’exécution du « juge communiste » qui avait émis ce mandat d’arrêt.

Le système en place lutte désespérément pour survivre. Le chef du coup d’État est emprisonné et ses ­gardes du corps ont finalement choisi de se conformer à la loi plutôt que de résister à un mandat d’arrêt « légitime » – se présentant comme des « citoyens démocrates ». Les fascistes qui ont pris d’assaut la Cour ont tous été arrêtés et risquent dix ans de prison pour émeute. La Cour constitutionnelle maintiendra la destitution et, lors des prochaines élections anticipées, la faction de la démocratisation obtiendra sans aucun doute une victoire écrasante. Très probablement, en tant que forme ultime de préservation d’un tel fonctionnement, elle va pousser pour une réforme constitutionnelle. Les gardiens du système tenteront de rétablir le monde d’avant la loi martiale pour revenir à une époque de compromis et de politique de coalition, maintenant une forme d’équilibre prudent.

Mais le peuvent-ils  ? Ou plutôt, devrions-nous le permettre  ?

Un tremplin vers la révolution  ?

D’aucuns disent que la politique centriste est en crise. Le système fondé sur la politique de compromis et coalition a persisté depuis la fin de la guerre froide dans certains endroits, depuis la chute du mur de Berlin dans d’autres, depuis 1968 ailleurs, et depuis 1987 en Corée du Sud. Mais on dit maintenant qu’il est en train de s’effondrer. Le chaos déclenché par cette loi martiale est pour nous un aperçu de la chute de ce système.

Cette façon de diriger le pays a longtemps été maintenue, aujourd’hui elle est en train de trembler. Pour nous cela signale l’émergence d’une situation révolutionnaire. Dans un monde de coalition et de compromis, nous avons organisé les mouvements de masse d’une manière sûre et donc, dans une certaine mesure, inoffensive. Mais maintenant, alors que ce monde s’écroule, nous devons sérieusement reconsidérer quel type de lutte nous pouvons et devons organiser. Cette fois, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre.

Il faut tout au moins s’assurer que notre courant libertaire sorte renforcé de cette lutte. Pour y parvenir, nous devons consolider notre présence, nous intégrer dans les masses, nous organiser et lutter.

Anarchist Yondae (organisation sœur de l’UCL en Corée)

[1] Lorsque l’article parle de la Corée, il se concentre sur la Corée du Sud : nous avons fait le choix d’une traduction littérale par rapport au communiqué originel écrit en coréen. [2] Incarnée aujourd’hui par le parti « Pouvoir aux nationaux ». [3] Nom générique désignant tous les partis ayant amené à la création de l’actuel Parti Minju. [4] Institution indépendante chargée de garantir la tenue d’élections libres et équitables.

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La réélection de Trump et le salut nazi de Musk, son bras droit, laissent peu de place au doute sur l’idéologie politique à la tête des États-Unis. Si le fascisme a comme point d’orgue la présidentielle américaine, il se construit à l’internationale avec l’appui des principaux partis d’extrême droite en France, en Italie, en Hongrie, en Angleterre ou encore son appui au régime Israélien.

L’internationale fasciste s’organise entre des grands patrons et des personnalités politiques telles Elon Musk via des rencontres régulières. Ce dernier multiplie les rencontres avec les chefs de file des différents partis de droite en Europe en témoignant d’abord son soutien à l’AfD, profitant de son réseau social X pour organiser un débat public. Musk ne limite pas son soutien au versant légal mais également à ses branches plus directement violentes : récemment il a exigé la libération de Tommy Robinson, un militant fasciste à l’origine des émeutes raciales de l’été 2024 en Angleterre.

Cette vague ne s’arrête pas à Trump et Musk. Des entreprises françaises ont également financé la campagne américaine, comme Sanofi, Airbus ou EDF. Par ailleurs, le 8 février, un congrès à Madrid réunissait l’extrême ­droite européenne sur le mot ­d’ordre « Make Europe Great Again ».

Les ingérences de Musk dans la politique des autres pays trouvent leur logique dans le projet de fonder une internationale des extrêmes droites, fidèle à la vocation hégémonique du fascisme. La volonté de créer une conjonction des extrêmes droites était déjà présente durant l’entre-deux guerres. La transmission et la reprise de symboles étaient en effet déjà à l’œuvre.

Si cette internationale fasciste ne s’est jamais structurée politiquement, il y a eu des influences et des emprunts entre ses différents courants avec en jeu la création d’un imaginaire commun. Celui-ci domine aujourd’hui sur les réseaux sociaux et dans les principaux médias. Il est repris et amplifié sur la scène politique à droite comme à gauche.

L’oligarchie des vieux hommes blancs

L’imaginaire construit par le fascisme s’inspire du libertarianisme. Musk en est peut-être la figure la plus connue, mais d’autres entrepreneurs de start-ups participent de cette tendance. ­L’idée est de gouverner l’État comme une entreprise et de mettre fin à la démocratie. Le libertarianisme est une pensée d’extrême droite parfaitement soluble dans le suprémacisme blanc. Ce courant, créé par ­Murray ­Rothbard, place au centre la propriété privée et présente déjà bien des accointances avec des régimes autoritaires. Son auteur a largement contribué à un rapprochement avec la droite conservatrice. Pour lui, la société libre se fonde sur le droit de discriminer.

On retrouve cette logique à l’œuvre autour de la liberté d’expression, régulièrement invoquée à droite pour émettre des opinions racistes. En plus du libertarianisme, le suprémacisme blanc est le noyau dur des mouvements réactionnaires, notamment par le biais de la ­thèse du « grand remplacement » [1]. Cette idée revient régulièrement lors des attentats de terroristes d’extrême droite à travers le ­globe. Elle permet de jouer sur l’immigration en remettant au goût du jour une idée déjà présente dans le fascisme de l’entre-deux-guerres : la purification du corps social.

Tout en propageant cette idée, les extrême droites actuelles camouflent leur racisme. Cette stratégie n’est pas nouvelle mais simplement adaptée au contexte actuel. Elle ne vise pas seulement à camoufler le fond idéologique du discours mais à le faire passer dans l’ensemble de la société. Par ailleurs, il est commun aux mouvements fascistes de récupérer des éléments qui ne sont pas à proprement parler issus de la droite et même de puiser allègrement dans le répertoire de la gauche réformiste ou révolution­naire. C’est une normalisation des idées qui fonctionne au point que les discours, les symboles et les actes historiques du fascisme sont mis en scène sans rencontrer de condamnation.

L’échec de l’antifascisme libéral

Les réseaux sociaux sont un accélérateur qui permet d’atteindre rapidement une globalisation des idées. Cependant, trop souvent l’analyse de la montée du fascisme se centre sur la critique des réseaux sociaux ou du complotisme à travers les fakes news. Une telle analyse ne fait pas grand mal, elle ne met pas en cause la responsabilité politique des organisations et elle peut être reprise à bon compte pour des initiatives libérales.

Si la stratégie de propagande de Musk peut s’appuyer sur la sidération, c’est qu’il sait que les institutions bourgeoises sont déjà plus ou moins acquises au fascisme. Bien avant d’être un promoteur fasciste, Musk était un parfait héros du libéralisme qui l’a depuis longtemps présenté comme un génie fantasque. Cette image sert de défense à toutes ses actions, alimentée par un fond de psycophobie, au point de trouver toutes les raisons à un salut nazi pourtant évident.

Les institutions bourgeoises sont incapables de reconnaître le fascisme, ou en n’en faisant qu’une dénonciation morale. Aller plus loin serait déjà reconnaître son fricotage avec le fascisme. L’antifascisme promu par la démocratie libérale n’a pas réellement de consistance et repose sur la collaboration de classes. Il ne peut pas proposer d’actions autres que symboliques pour freiner son émergence : le fameux barrage républicain ou l’appel à des valeurs morales tout en renvoyant l’antifacsisme à un mouvement violent.

Ce qui a fait la force du mouvement antifasciste, c’est sa capacité à créer du lien à travers une communauté en plus d’avoir une forte dimension d’autodéfense, que celle-ci soit physique par la lutte contre les milices, ou matérielle par des actions de solidarité et d’entraide. Au niveau européen, les actions de Trump et Musk sont vues comme une concurrence économique déloyale rapidement camouflée derrière un combat pour la justice. La résurgence de régimes fascistes à l’échelle internationale ne peut être combattue avec un antifascisme de posture.

Victor (UCL Montpellier)

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Silence de #Bayrou, IA, Jeunesse communiste libertaire, les Oiseaux de Fougères, Externalisation de l’Assurance maladie, Grève du #8mars, Coordination féministe, Luttes des gardien·nes de troupeaux, Répression syndicale, Internationale fasciste, Désarmer Bolloré, Attaque fasciste, Luttes en Corée du Sud, Projet ferroviaire, Normes environnementales, Origines du 8 mars, Histoire de l’ #UTCL

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Le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes, journée de luttes pour mettre fin aux inégalités femmes-hommes et plus généralement pour obtenir des droits pour la moitié de la population opprimée par le patriarcat. Si cette date est désormais bien ancrée dans le calendrier des luttes, cela n’a pas toujours été le cas, le 8 mars étant longtemps qualifié de « Journée de la femme ». Nous vous proposons une plongée dans l’histoire de la construction de cette date historique, née il y a plus d’un siècle aux États-Unis.

L’origine de ce qui est aujourd’hui la journée internationale des droits des femmes remonte au début du XXe siècle, de l’autre côté de l’Atlantique. À l’appel du Socialist Party of America (Parti socialiste d’Amérique), une « Journée nationale de la femme » (National Woman’s Day) est célebrée dans tous les États-Unis le 28 février 1909 [1]. Mais rendons à Cléopâtre ce qui est à Cléopâtre : cette journée est née grâce à Theresa Serber Malkiel (1874-1949), ouvrière socialiste juive américaine et militante pour le droit de vote des femmes, qui est alors à la direction du Comité national des femmes du Parti socialiste d’Amérique [2].

Des origines socialistes

Trois ans plus tard, en 1910, l’Internationale socialiste organise son 8e congrès à Copenhague [3]. En parallèle de celui-ci se tient la conférence internationale des femmes. Sous l’impulsion de Clara Zetkin (1857-1933), et avec le soutien d’Alexandra Kollontaï (1872-1952), la proposition de créer une « Journée internationale des femmes » émerge. Elle s’inspire directement de la Journée nationale de la femme. ­Parmi les revendications portées figurent en bonne place ­celles du droit de vote des femmes, du droit au travail et de la fin des discriminations au travail. La proposition est approuvée à l’unanimité par les militantes siégeant à la conférence, soit plus de 100 femmes venant de 17 pays. Si aucune date n’est alors fixée pour cette célébration, le caractère annuel est toutefois présent.

L’année suivante, la première Journée internationale de la femme est célébrée, le 19 mars, dans quelques pays d’Europe (notamment l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la Suisse). Plus d’un million de femmes et d’hommes assistent aux rassemblements [4]. La Journée internationale des femmes est donc née à l’initiative du mouvement socialiste, « pour contrecarrer l’influence des groupes féministes sur les femmes du peuple », Clara Zetkin rejetant « l’alliance avec les “féministes de la bourgeoisie” » [5].

Pourquoi le 8 mars ?

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, plusieurs pays tels que l’Allemagne, l’Autriche, la France et la Russie célèbrent chaque année en mars la Journée internationale de la femme. La date du 8 mars émerge à la suite des manifestations d’ouvrières tenues ce jour-là en 1917 à Petrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), journée qui préfigure la révolution russe à venir. Cette « Journée internationale des ouvrières » fait date : après la guerre, le 8 mars qui devient le jour où les femmes se rassemblent, dans le monde entier, pour défendre leurs droits et en conquérir de nouveaux.

Une journée internationale de lutte

La Journée internationale de la femme s’institutionnalise au mitan des années 1970, devenant progressivement « Journée internationale des femmes » puis « Journée internationale des droits des femmes ». Ce changement sémantique va de pair avec une évolution politique, portée par les militantes du Mouvement de libération des femmes (MLF), mouvement féministe français non mixte créé en 1970 qui revendique la libre disposition du corps des femmes et remet en cause la société patriarcale.

En 1975, elles protestent contre l’« année internationale de la femme » proclamée par l’Organisation des Nations unies (ONU), s’élevant contre cette récupération des luttes transformées en « cause » par les dirigeants qui veulent montrer leur intérêt pour « la femme ». Les féministes matérialistes revendiquent la nécessaire distinction entre LA femme et LES femmes, les femmes étant des sujets et non des objets, plurielles et non identifiables à une entité féminine unique. Par ce pluriel, elles affirment la lutte contre l’idéal féminin créé par la domination masculine et le patriarcat qui veulent enfermer les femmes dans des carcans essentialistes [6].

Deux ans plus tard, en 1977, l’ONU officialise la « Journée internationale des femmes ». S’il n’est pas explicitement fait mention aux droits des femmes dans l’intitulé de la journée, le 8 mars est désormais officiellement reconnu comme une journée d’action et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes, l’égalité femmes-hommes et la justice. À ce jour, cette journée est l’une des 200 célébrations internationales portées par l’ONU [7].

En France, c’est en 1982, à l’initiative du MLF et d’Yvette Roudy (née en 1929), alors ministre des Droits de la femme sous François Mitterrand (1916-1996), que le 8 mars s’impose comme « Journée internationale des luttes des femmes » [8].

Vers la grève féministe

En 2017, les organisations féministes, les syndicats CGT, FSU et Solidaires et des associations appellent les femmes à ­faire grève le 8 mars à partir de 15 h 40. Cet horaire n’est pas choisi au hasard : il correspond à l’heure à partir de laquelle le travail est effectué gratuitement par les femmes, dont le salaire est, en moyenne, inférieur de 26% à celui des hommes [9].

Aujourd’hui, il nous incombe de faire du 8 mars une journée d’action féministe pour l’égalité des droits [10]. Le 8 mars, faisons la grève : au travail, dans nos foyers (grève des tâches ménagères, des courses…), partout où nous sommes présentes et indispensables. Interrompons toute activité productive et reproductive, formelle et informelle, rétribuée et gratuite. Participons aux actions et manifestations, réapproprions-nous les espaces publics ! Et continuons à faire en sorte que le 8 mars soit une journée de lutte mais aussi de victoire pour les droits des femmes et minorités de genre, partout dans le monde.

Céline (UCL Lyon)

[1] Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, septembre 2002, chapitre 11. [2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Theresa_Serber_Malkiel [3] L’Internationale socialiste, également connue sous les noms de IIe Internationale ou Internationale ouvrière, est fondée à Paris en juillet 1889 par les partis socialistes et ouvriers d’Europe, à l’initiative entre autres de Friedrich Engels. Elle s’inscrit dans la continuité de l’Association internationale des travailleurs (AIT), dite Première Internationale (1864-1876), créée afin de coordonner le développement du mouvement ouvrier naissant dans les pays européens récemment industrialisés (notamment France, Angleterre, Allemagne, Italie). [4] https://dub.sh/7uRQaKI [5] https://lejournal.cnrs.fr/articles/journee-des-femmes-la-veritable-histoire-du-8-mars [6] https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Mars-1911-mars-2011-Un-siecle-de-journees-de-luttes-des-femmes [7] L’ONU désigne des journées, semaines, années ou encore décennies spécifiques afin de commémorer des événements ou des thèmes particuliers. Ces célébrations, qui sont généralement à l’initiative d’un ou de plusieurs États membres, sont ensuite établies par une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies. Voir la liste des journées et semaines internationales sur le site de l’ONU : https://www.un.org/fr/observances/list-days-weeks. [8] Christine Bard, « Les usages politiques de l’histoire des femmes », dans Claire Andrieu et al., Politiques du passé, Presses universitaires de Provence, 2006, p. 71-82, https://doi.org/10.4000/books.pup.5886. [9] Un site avait été créé à l’époque mais n’a pas été maintenu. On en trouve trace dans les archives du web : web.archive.org/web/20170224220537/https://8mars15h40.fr/. [10] Voir la rubrique « Antipatriarcat » dans le présent numéro.

Chronologie : Les droits des femmes en France depuis 1944

Droit de vote

21 avril 1944 Ordonnance du Comité français de la Libération nationale qui accorde le droit de vote des femmes en Métropole. À titre de comparaison, plusieurs des pays limitrophes de la France accordent ce droit aux femmes des décennies plus tôt (le Royaume-Uni et l’Allemagne en 1918, la Belgique et le Luxembourg en 1919).
20 novembre 1944 Ordonnance accordant le droit de vote des femmes en Martinique, Guadeloupe et Réunion.
19 février 1945 Décret accordant le droit de vote des femmes en Guyane.
29 avril 1945 Les femmes françaises peuvent voter pour la première fois à l’occasion des élections municipales.

Droit à disposer de son corps

1967 Loi Neuwirth (nommée d’après Lucien Neuwirth, le député gaulliste qui la proposa) sur la dépénalisation de la contraception. Cette loi vient abroger celle du 31 juillet 1920 qui interdisait toute contraception mais également l’information sur les moyens contraceptifs. Les décrets d’application seront publiés cinq ans plus tard, en 1972 !
1975 Loi Veil sur l’IVG en « situation de détresse » (disposition abandonnée en 2014 seulement et contestée par des députés UMP). Son entrée en vigueur est prévue initialement pour une période de 5 ans, à titre expérimental. Elle est reconduite sans limite de temps par la loi no 79-1204 du 31 décembre 1979.
1992 Reconnaissance du viol conjugal (la chambre criminelle de la Cour de Cassation confirme sa jurisprudence).
2022 Allongement du délai pour avorter à 14 semaines de grossesse (soit 16 semaines d’aménorrhée).
4 mars 2024 Inscription de l’IVG dans la Constitution.*___*
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