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Autant la critique sur l'homogamie du recrutement questionne, autant pousser la critique sur un nécessaire vécu pour traiter un sujet journalistique ne me paraît pas viable.
Les journalistes trans seraient assigné.e.s aux articles trans. Les journalistes racisés d'un pays au sujet de ce pays, etc etc.
C'est sur quoi il faut tendre et sur quoi nous tendons sur jlai.lu parce que c'est une question de regard.
Dans les liens, il est bien précisé qu'iels ont reçus d'autres candidatures plus proche de cela :
Là on apprend que la personne récrutée choisie :
Je comprends l'intérêt d'avoir ce background dans l'intérêt d'une modération de communauté voire de son animation, ne serait-ce pour la faire vivre et avoir les compétences pour la développer avec bienveillance.
En revanche quand je lis du journalisme, la bienveillance et du background personnel et militant de la personne me semblent décorrélés de sa capacité à produire une information journalistique. En fait, j'aurai même tendance à penser que ça rajoute même une forme de biais si le contenu rédactionnel se veut journalistique et non éditorial. Sans compter les difficultés à gérer des personnes pensant ,avant même d'être recrutées, à incarner une forme de vérité, ce qui est vraiment à l'exacte opposée d'une conception du journalisme comme un acteur cherchant à reconstituer celle-ci à partir de son travail (et non de son vécu).
Sur la qualité des autres candidatures et celle en question, ça me fait d'autant plus douter de la pertinence du propos cette manière d'accorder une confiance aveugle à une personne qui veut porter une polémique. Ayant déjà assisté plusieurs fois à un choix entre une vingtaine de candidatures (ou plus) dans différents métiers, une sélection n'est jamais aussi évidente.
Mais du coup, les journalistes hommes blancs hétéros, eux ils n'ont pas de biais?
Bien sûr que si, dire qu'il y a des biais d'un côté ne veut en rien dire qu'il n'y en pas de l'autre. Sinon y'aurait pas de journalistes blancs quand ils écrivent dans la rubrique Afrique.
J'ai trouvé un parallèle depuis tantôt, on va voir ce qu'il vaut.
Pour parler de foot, tu as grosso modo deux types de consultants: soit les anciens joueurs, soit des journalistes sportifs.
Alors autant certains journalistes sportifs sont très bon dans le domaine parce qu'ils l'ont travaillé depuis des années et que c'est leur passion, autant les anciens joueurs, ceux qui ont vécu les choses de l'intérieur, ont une perspective autre, qui est assez unique, et ne pourra jamais être reproduite par des gens qui ne les ont pas vécues.
D'où le fait qu'intégrer des gens qui ont vécu les choses (VSS, homophobie, transphobie) est important
D'accord, mais du coup, pourquoi ne pas inclure aussi d'autres biais, au lieu de se limiter à celui de la majorité?
Les biais des cisblancs doivent tenir compte des critiques que les concernés font remonter, sur les questions de VSS, de validisme, d'ethnocentrisme. J'ai un peu envie de dire qu'en vrai ça devrait être le B-A BA des écoles de journalisme. Actualiser son savoir, tenir compte des évolutions, c'est le coeur de leur travail.
Je reprends ton exemple par exemple pour y voir la limite selon moi à partir de ce que je viens d'écrire. Un footballeur n'est pas un journaliste, son vécu repose sur un état du savoir et une pratique à l'instant T, passé un moment ce qui lui permettra de demeurer intéressant ça sera d'être semblable dans sa pratique à n'importe quel journaliste, sa plue value en tant que pratiquant deviendra à peu près nulle, sauf l'image de marque qu'il représente.
Là j'avais pris un footballeur pour l'exemple, si on remplace ça par "victime de violence conjugale", tu penses aussi que sa plus-value en tant que victime deviendra à peu près nulle?